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Résistance au changement : les 12 vraies causes (et pourquoi le problème vient rarement des équipes)

« On a un souci : les équipes résistent au changement. »

C’est une phrase que j’entends régulièrement.

Et ma première réponse, c’est souvent la même :
« Elles résistent à quoi, exactement ? »

Parce qu’en réalité, ce n’est pas le changement que les gens rejettent.
C’est le fait qu’on le leur impose.

Conduire le changement : une expression piégée

« Conduite du changement. »
C’est joli.
Structuré. Méthodologique.

Mais fondamentalement, c’est une impasse.

On ne conduit pas un changement.
On ne fait pas « avancer » des humains comme on pilote un projet ou un véhicule.

Un changement, ça se vit, ça s’approprie, ça se co-construit.

La résistance apparaît quand le mouvement vient d’en haut, sans dialogue, sans ouverture, sans espace de pouvoir réel pour ceux qui devront vivre ce changement au quotidien.

La vraie question n’est pas « Pourquoi les gens résistent ? »

C’est « Comment a-t-on tenté de changer sans eux ? »

Voici les 12 causes principales de résistance que je vois régulièrement.
Spoiler : elles sont presque toutes systémiques.

1. Le changement est imposé

Pas de débat. Pas de choix. Juste une « feuille de route » envoyée par mail.
Dans ce contexte, la résistance n’est pas un bug : c’est une réaction saine.

2. L’absence de sens

Pourquoi on change ? Vers quoi ? Pour qui ?
Si la réponse n’est pas claire ou crédible, les équipes freinent.
C’est logique.

3. La perte de pouvoir

Quand le changement réduit les marges de manœuvre, centralise les décisions ou nie l’expertise terrain, il crée des résistances.
Parce que personne n’aime devenir spectateur de son propre métier.

4. L’infantilisation

Quand tout est déjà décidé, scripté, communiqué…
mais qu’on organise quand même un atelier pour « faire participer ».
Les équipes ne sont pas dupes. Et elles décrochent.

5. La mémoire organisationnelle

« On a déjà vu passer ça il y a 5 ans. »

Le terrain se souvient.
Des promesses non tenues. Des changements sans suite. Des effets de mode.
Sans reconnaissance de cette mémoire, difficile de repartir.

6. La surcharge

« Encore un nouveau projet… alors qu’on n’a pas le temps de finir les anciens. »

Le changement devient une charge mentale, pas une dynamique.
Et l’énergie se bloque.

7. L’absence d’écoute réelle

Si les points de friction ne remontent jamais, ou si on ne s’en occupe pas, la résistance devient le seul moyen d’être entendu.

8. Le désalignement

Quand les actes ne suivent pas les discours,
quand les dirigeants prônent l’agilité mais contrôlent chaque décision…
le système entre en dissonance. Et les gens freinent.

9. L’injustice perçue

Certains doivent faire des efforts, d’autres pas.
Certains sont consultés, d’autres ignorés.
La perception d’iniquité alimente le retrait.

10. L’absence de traduction concrète

Changer, c’est bien. Mais pour faire quoi, exactement ?
Si le changement reste flou, il reste lointain.
Et il ne mobilise pas.

11. Le manque de reconnaissance

Changer, c’est un effort.
Mais sans feedback, sans valorisation, sans écoute… c’est un effort vide.
Et donc, abandonné.

12. Le refus d’aborder les vrais sujets

Le changement devient cosmétique quand il évite les tensions réelles.
Les équipes le sentent. Et s’en protègent.

Résister, c’est souvent contribuer autrement

Je le dis souvent en séminaire :
La résistance est rarement un rejet du changement.
C’est une manière, parfois maladroite, de dire : « Je veux être acteur. Pas exécutant. »

La question, ce n’est pas :
« Comment lever les résistances ? »
Mais plutôt :
« Comment créer les conditions pour que le changement vienne d’eux ? »

Et si on arrêtait de « conduire » le changement… pour le faciliter ?

Chez Insuffle, c’est ce que je fais chaque jour :
Créer des espaces où les équipes réfléchissent elles-mêmes à ce qui doit changer, et surtout comment le faire.

Résultat : plus d’engagement, plus de responsabilité, plus de cohérence.
Et étonnamment… plus besoin de parler de « résistance ».v

Et si on transformait vos résistances… en leviers d’action ?

Vous sentez de la lassitude, des blocages, du flou dans vos équipes ?
Et si ce n’était pas un refus du changement… mais un appel à mieux faire les choses ?

Je vous propose un échange de 30 minutes pour faire le point ensemble.
Pas pour refaire le monde — mais pour comprendre ce que vos équipes expriment à travers leurs résistances.
Et surtout, identifier comment transformer ces tensions en leviers concrets d’ajustement.

À l’issue de notre échange, je vous enverrai un plan d’action sur-mesure, basé sur votre réalité terrain, vos enjeux et vos ressources.

Parce qu’une transformation réussie, ça ne se pilote pas contre les équipes.
Ça se construit avec elles.

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Vision stratégique mobilisatrice : 5 signaux pour savoir si la vôtre fonctionne vraiment

Une vision affichée… mais oubliée

Je l’ai vue un jour, en format A3, affichée à l’entrée d’une usine.

Trois phrases bien formulées, validées par le COMEX, posées là comme un trophée.
J’ai demandé au dirigeant :
“Ta vision, elle sert à quoi aujourd’hui ?”
Il a haussé les épaules.
“Honnêtement ? À montrer qu’on en a une.”

Chez Insuffle, je vois régulièrement ce genre de cas.
Des visions d’entreprise qui existent sur le papier, mais pas dans les pratiques.

Elles ne sont ni racontées, ni incarnées, ni partagées.
Elles cochent une case stratégique, mais n’allument aucun feu collectif.

Alors comment savoir si votre vision stratégique est réellement mobilisatrice ?
Voici 5 signaux très concrets pour le vérifier.

1. Elle se raconte… sans slides

Une vision stratégique mobilisatrice se transmet sans support formel.
Elle se glisse dans les échanges, dans les décisions, dans les attitudes quotidiennes.

Elle est vivante, verbale, récitée plus que lue.

Si vous avez besoin d’un PowerPoint en 12 pages pour l’expliquer, c’est mauvais signe.
Une vraie vision se dit en une phrase, et se comprend dans l’action.

Elle devient une histoire que l’on a envie de s’approprier.

2. Elle donne une direction claire… mais pas une destination figée

Une vision stratégique mobilisatrice n’est pas un objectif.
Elle n’est pas : “+20 % de marge d’ici 2026.”

Elle est un cap inspirant, qui donne de l’énergie, oriente les décisions, ouvre des possibles.
Elle guide, sans enfermer.

Quand elle est bien formulée, vos équipes se mettent à proposer, à anticiper, à s’engager spontanément.
Pas parce qu’on leur a dit de le faire, mais parce qu’elles y croient.

3. Elle aligne… sans uniformiser

Une bonne vision permet à chaque métier, à chaque personne, de trouver sa place dans le récit commun.

Je me souviens d’un client dans le secteur de l’énergie :

  • Les techniciens y voyaient une transition écologique concrète
  • Les RH, un engagement social fort
  • Les managers, un cadre de cohérence décisionnelle

La vision était la même, mais chacun y voyait un reflet de sa mission.

Et c’est précisément ça, une vision stratégique mobilisatrice :
un récit suffisamment ouvert pour être partagé… sans être uniforme.

4. Elle provoque des débats (et c’est une bonne chose)

Si votre vision ne suscite aucune discussion, aucun débat, aucune question…
C’est qu’elle est trop plate.

Une vision stratégique mobilisatrice interroge.
Elle bouscule, elle dérange, elle oblige à arbitrer, à prioriser, à choisir.

Elle pousse à se demander :

  • Est-ce qu’on fait vraiment ce qu’on dit ?
  • Est-ce qu’on va assez loin ?
  • Qu’est-ce qu’on est prêt à laisser tomber pour rester aligné ?

Si tout le monde est d’accord tout de suite… c’est probablement que la vision ne sert à rien.

5. Elle donne envie d’agir… tout de suite

Une vision stratégique mobilisatrice crée du mouvement.
Pas demain. Pas dans trois ans. Maintenant.

Posez cette question à vos équipes :
“Qu’est-ce que vous avez fait aujourd’hui qui vous rapproche de notre vision ?”

S’ils n’ont rien à répondre, la vision n’est pas mobilisatrice.
Mais s’ils vous parlent d’un projet, d’une initiative, d’un changement dans leur façon de faire… alors vous tenez quelque chose.

Une vision mobilisatrice n’attend pas une validation du COMEX.
Elle déclenche des gestes, des idées, des engagements concrets.

En résumé

Une vision stratégique mobilisatrice n’est pas celle qu’on affiche.
C’est celle qui vit dans les pratiques, dans les décisions, dans les mots et les gestes du quotidien.

Elle :

  • circule naturellement
  • inspire une direction
  • aligne sans écraser
  • déclenche des échanges utiles
  • et surtout, génère de l’action immédiate

Et vous, votre vision… vous la sentez où ?
Dans vos documents stratégiques ?
Ou dans la réalité vécue de vos équipes ?

Et si on regardait ensemble où en est votre vision ?

Elle existe sur le papier… mais dans les faits, circule-t-elle vraiment ?
Est-ce qu’elle éclaire les décisions ?
Est-ce qu’elle déclenche de l’engagement concret ?

Je vous propose un échange de 30 minutes pour en parler.

On fera le point ensemble, sans langue de bois :
où en est votre vision aujourd’hui — et surtout, comment la remettre en mouvement si elle s’est figée.

À l’issue de cet échange, je vous enverrai un plan d’action clair, adapté à votre contexte.

Pour que votre vision ne reste pas une affiche A3… mais devienne un vrai levier collectif.